TEST DE LA SCOTT SUPERTRAC RC : CRAMPONNEZ-VOUS !

La Scott Supertrac RC 2018 se destine avant tout aux sorties sur chemins techniques et gras avec un  système d’accroche innovant.  En pleine saison hivernale, j’ai testé ce modèle en conditions réelles… Je vous dévoile mes impressions et mon essai détaillé.


Présentation de la Scott Supertrac RC

Quand on évoque Scott, on pense surtout vélos et équipements de glisse. Mais depuis quelques temps, la marque Suisse commence à se faire un nom dans le milieu du running et du trail, avec sa gamme RC (Racing Concept).  La preuve en est avec les récentes performances de la Scott running team sur l’Ultra Trail de Cape Town 2018 (victoire féminine, 2è et 3è places hommes)

La collection Supertrac se décline en 2 versions : la Supertrac Ultra RC, qui comme son nom l’indique s’orientera pour les coureurs de long et d’ultra trail (au-delà de 80km) et sa petite sœur, la Supertrac RC, que j’ai testée.

Cette dernière est présentée comme une chaussure de trail et de course en montagne, dynamique et à traction multidirectionnelle pour optimiser l’accroche. Tout cela est prometteur mais faut-il être un cabri, comme Kilian Jornet  ou Andy Symonds, pour libérer tout le potentiel de la bête ? C’est ce que j’ai vérifié.

Fiche technique : la traction n’est pas une option

Côté technique, on retrouve :

  • Radial Traction : semelle extérieure à géométrie radiale offrant accroche et sécurité.
  • Semelle intermédiaire en AeroFoam+ : dynamisme.
  • Tige en mesh sans couture pour le confort et le soutien.
  • Drop* faible de 5mm (22,5mm au talon, 17,5mm à l’avant-pied) permettant une foulée plus naturelle et une attaque médio-pied.
  • Poids limité : 250g en pointure 42.

*drop : mesure de la différence entre l’épaisseur de la semelle au talon et celle à l’avant-pied.

Côté design : un style sobre, classe et identitaire

Dès l’ouverture de la boite, on retrouve le code couleur noir/jaune fluo propre à Scott, rendu notamment célèbre en triathlon par la victoire de Sebastian Kienle à Kona en 2014 sur un vélo Scott Plasma. Quelques renforts sur le mesh apportent de petits reflets brillants. Le tout reste sobre et élégant. Au premier regard, la chaussure ne paraît pas imposante pour un modèle trail. Cela se confirme en la soupesant, elle est légère (295 g en pointure 45,5 sur ce modèle testé).

Un effort particulier a été apporté à la conception de la languette, qui présente des stries dans lesquelles les lacets viennent se caler. Malin ! Quant à la semelle, eh bien Scott n’a pas menti : les crampons sont impressionnants. Leur disposition en forme de cercles concentriques sous l’articulation du gros orteil laisse présager de pouvoir attaquer sans soucis en montée et en descente.

Le chausson paraît étroit mais je n’ai eu aucun souci pour y loger mes semelles orthopédiques. Cela se confirme à l’enfilage, le pied n’est pas comprimé, il trouve tout de suite sa place avec précision (les pieds larges auront ceci dit  peut être plus de mal) . La chaussure enveloppe bien le pied à l’avant et l’arrière. On sent qu’elle est faite pour aller vite.

Au pied : des crampons pour courir les yeux fermés !

En course, je n’ai pas été déçu.  Terrain sec et rocailleux, terrain humide, herbe grasse, boue… tout y est passé. Je les ai notamment utilisées lors du trail des 40 Bosses (19 km / 750 m d+) sur un terrain technique, très gras et très boueux. Pas une seule fois mes appuis ne se sont dérobés. La chaussure est réactive et précise, l’accroche bluffante et indiscutable. Particulièrement  attentif à cette partie importante de la chaussure, j’ai apprécié le confort de la languette grâce à son système de stries et de coussinets qui protège du laçage.

Le dynamisme est également au rendez-vous, sans pour autant sacrifier l’amorti dans cette catégorie de chaussure. Le passage entre parties en bitume et nature se fait sans difficulté, les chaussures ne donnant pas l’impression de taper sur la route. Grâce à la sensation de propulsion vers l’avant, on regagne ainsi très facilement de la vitesse sur des portions plus roulantes.

La force de ces chaussures (ses crampons), peut néanmoins être aussi sa faiblesse. La boue a tendance à s ‘accumuler sous la semelle. Il faudra donc taper contre un arbre ou sur les portions bitumées pour s’en débarrasser.


Bilan et avis

Après essai, je les conseille surtout pour :

  • Trails “courts” jusqu’à 30-40 km
  • Gabarits inférieurs à 85 kg
  • Allures soutenues ou compétition (les sorties en endurance fondamentale n’étant pas leur cible)

On a beaucoup aimé 😍

  • Les crampons et l’accroche incroyable sur tous types de terrain.
  • La confiance que les chaussures apportent.
  • Le très bon rapport qualité/prix (155 €) par rapport à la concurrence.

On aurait aimé voir mieux 🤔

  • Les lacets qui sont (trop ?) fins
  • Un pare pierre un peu timide

Et pour le triathlon ou le XTerra?

Bien entendu, vous ne chausserez pas les Scott Supertrac RC pour  des triathlons purement sur route. Ces chaussures constitueront une bonne alternative pour vos entrainements nature. Ou dès que le parcours  course à pied  de votre épreuve sera sur sentiers ou en forêt (type VentouxMan, Natureman)

Pour les habitués du Xterra et pour les athlètes qui oseraient franchir le pas et s’initier à cette discipline, elles seront le partenaire idéal. Après un parcours VTT exigeant, les appuis en course à pied étant moins précis et moins fluides au fil des kilomètres, les Scott Supertrac RC vous apporteront le soutien nécessaire pour finir “proprement” 😉

Ce test est indépendant, non rémunéré et ne reflète que mon avis.
Média : Article publié sur opentri.fr le 20/12/2018
Crédits photos : Cédric Le Sec’h @cedriclesech