LA VAN LIFE : ÇA DÉMÉNAGE !

Prendre la route et  se sentir chez soi, partout ailleurs…  La “van life” dans des fourgons aménagés, qui existe pourtant depuis plus de 70 ans, se développe de plus en plus et offre de multiples possibilités. Déplacement de loisir, voire mode de vie alternatif, la van life permet d’être libre. Et de bouger au gré de ses envies, de dormir tous les soirs dans un endroit différent, de se réveiller face à la mer ou au bord d’un lac… Pour autant, ce “mode de vie” est-il forcément minimaliste, au détriment d’un certain confort ? Pour le savoir, on vous emmène, prenez la route avec nous !

Into the wild

2007, Sean Penn réalise le film “Into the wild”. Le récit d’une fuite du capitalisme et de la frénésie de la société, pour s’ouvrir à la nature et aux grands espaces. À l’époque, l’histoire de ce jeune homme promis à un bel avenir, mais qui décide de tout plaquer pour partir, seul, à l’aventure, interpelle et remue les consciences et les cœurs. Le retour à l’essentiel, la découverte. Une quasi quête de spiritualité et de compréhension de soi dans son environnement. Suis-je à ma place ? Qu’y a-t-il derrière cette montagne ? À quoi ressemble ce lac ? L’envie de découvrir “l’ailleurs”…

L’image stéréotypée de la bande de surfeurs des années 60 au volant d’un Volkswagen Combi (minibus devenu par l’occasion emblématique), vagabondant de plage en plage sur la “west-coast” californienne pour choper les meilleurs spots est alors en quelque sorte modernisée. Un phénomène semble ainsi se mettre en marche et élargir le champ des possibles : « Et si moi aussi, je me la jouais Bodhi comme dans Point Break ? »

Les restrictions de parking imposées aux camping-cars renforcent également cette envie de franchir la porte d’un van aménagé pour se sentir des airs de rockeurs en tournée mondiale. La liberté, partout. Le marché de la van life se développe, les offres se multiplient. Dans ce secteur qui devient alors très concurrentiel, le maître mot qui fait la différence est “qualité”. Être sur la route, au bord d’une plage, au milieu d’un champ ou au pied d’une montagne… Ok, mais surtout en retrouvant dans son van les mêmes sensations de confort que son “home sweet home”.

Dans ce “nouveau” paysage, la marque française Hanroad basée à Angers s’appuie sur 90 ans de savoir-faire pour proposer des aménagements de van aux petits oignons sur des modèles Renault Trafic et Volkswagen T6. Mais à quoi ressemblent ces vans ? Quels sont leurs avantages et configurations ? Prêts ? En route les vanlifers !

Hanroad, la qualité made in France

L’aménageur angevin l’affirme, « la qualité est l’affaire de tous ! » Pour cela, Hanroad dispose d’un bureau d’études dédié à la conception des fourgons aménagés, toujours à la recherche des meilleurs matériaux et finitions pouvant offrir qualité et robustesse. Au niveau de la fabrication, les aménagements sont ensuite conçus puis assemblés dans les plus grands standards de qualité sur le site du Groupe Pilote, près d’Angers, et sont testés dans les moindres détails avant la livraison.

Des premiers véhicules conçus dans l’atelier de la famille Gérard en 1929 jusqu’à l’aventure Hanroad, c’est imprégné par 90 années de savoir-faire et d’expérience que la marque française fabrique les meilleurs aménagements possibles. Tous les véhicules sont intégralement conçus et aménagés à Angers, par des passionnés hyperactifs. De la conception à la livraison, au total, c’est près d’une centaine de personnes qui s’investissent chaque jour pour Hanroad, de la menuiserie à l’assemblage final.

Les modèles de la marque, les Trek, permettent jusqu’à 5 personnes de goûter à la joie du road trip. Toit relevable de série, banquette arrière avec système ISOFIX “Top Tether” (pour les fixations des sièges bébé), large couchage de 130 cm aux épaules et 185 cm de long, réfrigérateur 49 litres, réservoir d’eau propre de 60 litres, table indépendante pour l’intérieur ou l’extérieur… Les équipements sont nombreux et l’espace judicieusement optimisé.

Côté cuisine, pas de problème pour jouer les cordons bleus. En plus du frigo, le module cuisine, compact et fonctionnel, dispose d’un large réchaud 2 feux à allumage piezo combiné à l’évier avec robinet.

Côté nuit, un petit air d’aventure soufflera pour vous emmener dans les bras de Morphée. Sur le plancher des vaches ou dans les étoiles, Hanroad s’adapte. La banquette arrière est convertible en large couchage 2 places avec le système “Smart Bed”. Le toit se relève alors pour laisser place à un second couchage de 122 x 190 cm avec un sommier à plots de long. Un éclairage 100 % LED basse consommation offrira une ambiance feutrée et les ouvertures zippées sur les côtés et à l’avant de la toile du toit relevable permettront de profiter du ciel étoilé.

Pour les amoureux des hautes cimes, allergiques au sable, tout est également prévu puisque les fourgons disposent d’une isolation thermique des parois par de la fibre de polyester aluminisée, ainsi que d’un chauffage gasoil 2 000 W et son kit altitude qui assure une combustion optimale jusqu’à 2 500 m d’altitude. Avec autant de confort, rangements et équipements, il ne sera plus utile de se soucier de ce qu’il faut prendre pour voyager… L’important, ce sera la route que vous choisirez…

Et du côté du triathlon ?

D’aucuns dans le triple effort et les sports outdoor sont déjà des adeptes de ce mode de vie. Que ce soit pour leurs vacances, leurs week-ends vélo, partir en stage d’entraînement ou encore être en totale autonomie sur une course. Ne pas dépendre d’un logement. Et du coup réduire son budget “course”.

Choisir et préparer sa propre alimentation, dormir isolé dans un endroit silencieux (combien d’entre nous ont expérimenté des nuits “pourries” en raison du bruit d’un hôtel…), être au pied du parc à vélo… Les avantages sont nombreux. Je suis parti à la rencontre de ces baroudeurs, ces vanlifers du sport pour en savoir plus.

👤 Gaël Mainard – ancien triathlète professionnel, ancien directeur de course Ironman Vichy et créateur de la Yotta XP

Qu’est ce qui t’as motivé à faire un peu de van life ?
Nous, avec ma femme, on a surtout testé à la Réunion (avec YakaVan). Parce que tu peux t’approcher au plus près de sites d’exception où il n’y a pas de logements… Et puis nos filles “kiffent” ça ! 😎

Gaël Mainard :Tu peux improviser sur le lieu où tu veux rester et bouger rapidement.

Quels sont les principaux avantages que tu en retires et qu’apprécies-tu le plus ?
Tu peux improviser sur le lieu où tu veux rester. Et s’ il ne te plaît pas, tu peux bouger rapidement pour un autre site. L’avantage est aussi de pouvoir aller sur plusieurs sites différents tous les jours avec un minimum de logistique… Tout se monte rapidement et est à portée de main.

Quelle est la configuration de ton van ? (Couchage, kitchenette etc…) et quelle est ton astuce rangement / optimisation ?
Oui, on loue avec minimum 4 couchages et kitchenette… Ensuite pour le reste, tout est déjà bien étudié pour les rangements, donc on n’a pas spécialement d’astuces, à part celles données par nos amis de YakaVan.

Quel est à ce jour ton meilleur souvenir en van life ?
Les levers de soleil à la plaine des sables à la Réunion…

Quel est l’endroit du monde que tu rêves de faire / visiter en van life ?
L’ouest américain.

👤 Emma Bilham – triathlète professionnelle

Qu’est ce qui t’as motivé à faire un peu de van life ?
Moi j’ai toujours vécu dans une valise ! (rires) Notamment depuis 7-8 ans. Je suis les saisons, les courses, les camps d’entraînement. Je n’ai presque jamais un chez moi. Avec le confinement en 2020, c’est la première fois que je passais plus de 3 mois à la maison ! Après c’est surtout un choix par volonté, car j’avais vraiment besoin de cette liberté-là.

Quels sont les principaux avantages que tu en retires et qu’apprécies-tu le plus ?
Avec mon compagnon, qui ceci-dit n’était pas trop nomade comme moi au début, on a toujours mis spontanément nos vélos dans une voiture, pour partir en weekend ou aller s’entraîner ailleurs. D’ailleurs, je me souviens que le premier week-end qu’on a fait comme ça, on s’est appelé le vendredi pour se dire : « On va se faire le Mont Ventoux. » On a tout chargé le vendredi soir et on passé le weekend là-bas. La spontanéité et la liberté quoi.

Quelle est la configuration de ton van ? (Couchage, kitchenette etc…) et quelle est ton astuce rangement / optimisation ?
En fait, le véhicule que l’on a en partenariat avec Mercedes n’est pas un vrai van aménagé. Mais il est très pratique car c’est vraiment un atelier ambulant, actuellement conçu pour surtout déplacer les vélos, notamment pour les cyclistes et sportifs qui partent en weekend. C’est assez fonctionnel et classe également. Il y des rails d’installés à l’arrière qui permettent de stocker 2 vélos, plus un rail atelier avec un kärcher. On va maintenant s’orienter sur un peu plus de van life en développant le concept, avec des activités plus orientées découverte et outdoor.

Emma Bilham :La spontanéité et la liberté (...) pour partir en weekend ou aller s’entraîner ailleurs.

Quel est à ce jour ton meilleur souvenir en van life ?
À 100%, la Nouvelle Zélande en 2017. J’étais partie en Asie et en Australie faire quelques courses. Et j’avais enchainé 2 Ironman en l’espace de 2 semaines, avec le Challenge Wanaka (ndlr : 3è en 9:30:39) puis l’Ironman de Taupo (ndlr : 38è en 9:52:32) sur l’île nord. J’avais loué un véhicule qui à la base n’était pas censé être aménagé. Mon compagnon m’avait rejointe sur place. Et en l’espace de 12h, on avait dégoté duvets et oreillers dans un espèce de “brico”. On avait rabattu les sièges et on a fait 2 semaines comme ça ! De la van life pure, c’était génial. On a dormi sur des plages, parfois un peu cachés derrière des arbres… 2 semaines comme ça, avec le Challenge Wanaka au milieu.

Quel est l’endroit du monde que tu rêves de faire / visiter en van life ?
L’Islande. Et l’Ecosse parce que j’ai des origines écossaises. Puis c’est un pays sauvage incroyable, avec des reflets dans l’eau magnifiques… Je rêve d’aller là-bas et de faire une semaine ou deux sur la route. Et puis le Canada aussi ! Mon compagnon rêve d’aller en Alaska, moi un peu moins ! (rires)

👤 Arnaud Guilloux – triathlète professionnel

Qu’est ce qui t’as motivé à faire un peu de van life ?
La van life c’est vraiment un état d’esprit, synonyme de liberté. C’est aussi de pouvoir se poser où l’on veut, être au plus près de la nature (en la respectant bien sûr !). Explorer des endroits loin de la foule pour y faire une pause, une découverte ou encore passer une nuit au bord d’une falaise, de la mer ou d’autres points de vue sublimes. J’ai toujours aimé pouvoir partir sur un coup de tête, sans savoir où. Avec les entraînements, en tant que sportif, on a une certaine routine. Et justement cela permet de la casser en s’évadant. Dans mon van, j’ai toujours l’impression d’être chez moi, je m’y sens bien.

J’ai eu la très grande chance d’être épaulé par mon partenaire ADS Loisirs, dès mon arrivée dans le monde du triathlon professionnel. Je ne pourrais jamais échanger mon véhicule contre une sportive par exemple car j’apprécie toutes les qualités des vans. Jusqu’à présent, j’ai eu 3 véhicules de ce genre : un Volkswagan T5 aménagé par mes soins, un Volkswagen T6 et un Citroën Campster, mon véhicule actuel. Avec l’expérience des voyages, je peux maintenant comparer les options techniques, savoir ce qu’il me faut comme aménagement, les points importants à mes yeux. Et ceux qui, de mon point de vue, sont plus secondaires.

Arnaud Guilloux :L’improvisation complète. Pas besoin de réserver quoi que ce soit.

Quels sont les principaux avantages que tu en retires et qu’apprécies-tu le plus ?
L’improvisation complète. Pas besoin de réserver quoi que ce soit. On a les avantages d’un camping-car sans les contraintes qui, aujourd’hui en France (voir en Europe) sont un réel problème (frais d’autoroutes, parkings spéciaux, accès cœur de ville interdits,…). Avec ton van, à contrario, tu peux te faufiler plus facilement (gabarit compact) et te poser presque partout. Il faut cependant respecter certaines zones où ce genre de pratique n’est pas autorisé (notamment dans le pays basque). Si jamais vous souhaitez profiter pleinement de spots pour y passer une nuit, des applications spécifiques sont disponibles (park4night par exemple).

Quelle est la configuration de ton van ? (Couchage, kitchenette etc…) et quelle est ton astuce rangement / optimisation ?
Mon van est un Citroën Campster 150cv. Et je pense que c’est un minimum pour ce genre de véhicule, en particulier en pleine charge. Il y a 5 places complètement modulables, dont les sièges arrière sur rails, un grand avantage suivant le type de voyage (famille entière ? vélos ou pas vélos ?). Et toujours les sièges avant rotatifs pour se retrouver autour de la table. Un couchage haut ultra confortable (sommier en impression 3D avec matelas) sur la longueur totale du van. Je mesure 1m94 et je dors super bien en haut. Un couchage bas aux dimensions très confortables (une sieste avec 2 jeunes enfants & 2 adultes se fait facilement) Une cuisine amovible avec doubles feux, pratique pour cuisiner dehors un bon petit plat ! Bien sûr un frigo et divers rangements de différentes tailles tous utiles, mais aussi de l’éclairage intérieur bien pensé.

Pour ma part, on voyage souvent avec ma femme et mes enfants (6 ans et 3 ans) et nous n’avons aucun soucis de place. C’est un coup à prendre au niveau des bagages, mais une fois rodé, c’est tout bon, on a toujours l’essentiel sous la main. Pour une sortie d’un week-end, on met facilement 4 vélos dans le coffre. En vacances nous prenons le support vélo sur attelage qui est bien confortable pour charger les sacs dans le coffre.

Quel est à ce jour ton meilleur souvenir en van life ?
Difficile de choisir mon meilleur souvenir… Aussi j’hésite entre 3 semaines à réaliser le tour de la Corse à découvrir cette magnifique région (mes enfants avaient alors 3 ans et 10 mois !), dans les campings pour profiter des sanitaires et des animations. Ou alors une semaine de road trip au pays de Galles avec ma femme pour l’Ironman de Wales, qui se termine par ma victoire sur cette course ! Nous avons passé une semaine en dormant toutes les nuits à 15 m de la ligne de départ de cette course, comme pour conjurer le sort. Et ça m’a peut être porté chance !

Quel est l’endroit du monde que tu rêves de faire / visiter en van life ?
Idéalement je dirais l’Australie, ou les US. Car ce mode de vie est très répandu là-bas, et évidemment il y a tellement de choses à découvrir ! Mais difficile avec son propre véhicule… ou alors en location. Plus accessible en Europe, j’aimerais bien me rendre dans un pays scandinave (des pays de vélo !) ou encore l’Italie, riche en patrimoine. Puis j’adore les pizzas !


Écrit par Cédric Le Sec’h
Média : article publié sur Trimax n°204 en mars 2021.
Crédits photos : Hanroad / GMainard / EBilham & GLacaze / AGuilloux