TEST DU ADRIS SPEEDLINE 2019 : FAST & FURIOUS !

Il y a quelques semaines, je présentais en statique ce nouveau modèle Adris Speedline 2019 (lire l’article), vélo spécifiquement dédié au triathlon, développé par la  marque bretonne Adris*.  Ce vélo, dans sa version 9.5 à transmission Shimano Ultegra Di2, m’a accompagné pendant un peu plus d’un mois, et plus particulièrement dans le cadre de la préparation de la 1ère édition du Half Ironman de Genève.

6 semaines en position aéro et 1 300 kilomètres plus tard, je vous livre donc mes impressions sur cet essai dynamique grand format. Accrochez-vous, ça décoiffe !

*Prononcez “Adrisse”.


Le testeur

Qui ? Cédric
Disciplines : Triathlon & Trail
Distance de prédilection : Half Ironman & Ironman
Kilomètrage mensuel moyen en vélo : 700 à 800
Qualité recherchée (sur ce modèle) : Compromis aérodynamisme / confort
Modèle habituel : BMC TMR01

Un vélo confortable

Passé l’effet “waouh” lors de la découverte du vélo, il fallait bien monter en selle afin d’appréhender la bête. Une fois réglés le recul et la hauteur de selle selon mes mesures, j’ai eu l’agréable surprise de trouver naturellement et très vite mes marques, et une bonne position aéro. Novice en vélo aéro, c’était une de mes craintes sur ce type de modèle, qui peut s’avérer assez exigeant physiquement si vous n’êtes pas dans un bon jour.

Il n’en a rien été, car je n’ai fini aucune sortie avec des douleurs lombaires ou cervicales, ni les jambes lourdes ou fracassées par l’effort. Mais plutôt frais avec la sensation du devoir accompli (good job !). Et ce même sur les 2 plus longues sorties de 165 km et 1 000 m d+ qui ont rythmé le test. Un vélo très confortable donc. Idéal pour le triathlon et pour partir serein avec les jambes légères pour la course à pied après T2 !

La vitesse n’est pas une option

Clairement, c’est le terrain de jeu du Speedline. Son nom n’est pas trompeur, il est fait pour rouler vite, en ligne. Mon coin d’entraînement étant les routes vallonnées du Vexin, je ne vous cache pas que la première bosse à plus de 10% a fait mal, avec l’impression d’être un peu scotché à la route. Un vélo de 8,6 kg, avec des jantes hautes de 60/80 mm… Il m’a fallu un léger temps d’adaptation pour me sentir plus à l’aise lorsque la pente s’élève.

En bon triathlète gardant toujours quelques watts en réserve, dans le cadre d’un éventuel enchaînement en course à pied, j’ai pourtant fréquemment caressé le bitume à plus de 40 km/h sur des portions roulantes. Grisant.

Sur les parties plates en revanche, le vélo exprime tout son potentiel aérodynamique avec un tel montage. Mains sur les prolongateurs, bien posé sur le vélo, le sourire s’étire au fur et à mesure que les km/h affichés par le compteur augmentent. La présence de shifters Di2 sur les prolongateurs évite les changements de position lors des passages de vitesses et fait gagner de précieuses secondes. Les pneus Vittoria Corsa 700×25 s’avèrent de leur côté parfaits et accentuent le rendement du vélo.

Quand l’homme et la machine ne font qu’un

C’est effectivement une des sensations que j’ai eue avec ce Speedline. En position aéro, plus rien ne bouge… sauf vos jambes ! La transmission Di2 Synchro Shift est un régal. Celle-ci agit un peu comme une boîte auto de voiture, et gère elle-même le passage du grand au petit plateau. En positon grand plateau / avant dernière vitesse (52×26), le passage au dernier pignon de 28 dents aura pour effet de faire automatiquement passer au petit plateau et redescendre de 2 vitesses sur la cassette.

Comble du luxe, en petit plateau, vous serez même avertis par un petit bruit électrique “ziit”, qu’à la prochaine dent tombée, vous passerez au grand plateau. C’est simple, à terme, vous ne regarderez plus votre cassette pour savoir où vous en êtes. L’efficacité au maximum.

Efficace, et en sécurité ? Oui… et non. Oui, car malgré des jantes hautes et un cadre imposant je n’ai pas noté de prise au vent insurmontable ou mettant en péril le pilotage, le vélo reste stable. Non, car comme pour toute machine roulante, c’est l’homme qui détient le pouvoir de décision finale. Cette remarque concerne le freinage du Speedline, qui constitue un axe d’amélioration. Malgré un réglage minutieux des freins effectués (assez difficile d’accès à l’arrière), le Speedline ne freinera pas à votre place ! Et roues carbone oblige, il faudra faire preuve d’un certain sens de l’anticipation pour adapter votre vitesse et vos trajectoires dans les descentes et dans les courbes.

Et en course ?

Half Ironman de Genève, 14 juillet. C’était l’apothéose de ce test grand format. En ce jour de fête nationale, ce fut un feu d’artifice d’émotions et de satisfaction. Le parcours vélo de cette course se prêtait particulièrement à l’utilisation d’un modèle tel que le Speedline. 600 m d+ au total, une seule côte de 1 km à 9 % à gravir 4 fois et le reste du tracé autour du lac Léman plat comme une crêpe. Autant vous dire, un parcours pas prévu pour trier les lentilles ou enfiler des perles ! Mais pour enfiler les 90 km à 35 km/h de moyenne, ce qui était l’objectif de départ pour enchainer proprement sur la course à pied.

Un test très concluant donc. Le seul petit regret ? Ce vélo est assez silencieux pour un modèle aéro, et ne fait pas le “wouh-wouh” caractéristique de certains vélos de chrono, bruit qui impressionne toujours certains participants et spectateurs 😝 Mais à ce prix-là (5 990 € sur cette version), si cela correspond à votre budget, vous pouvez foncer tête baissée et acquérir avec ce Speedline, un vélo aéro déjà idéalement équipé pour (vite, très vite !) vous faire plaisir.

Pour quel(le) triathlète et quel triathlon ?

Débutants, expérimentés, gros rouleurs, grimpeurs souhaitant passer sur aéro… cet Adris Speedline conviendra à un large panel de triatlhètes, idéalement sur formats olympiques* ou longs jusqu’à l’half Ironman**. Sur la distance reine***, tout dépendra de votre niveau et du parcours, mais le confort que j’ai ressenti sur le vélo lors de longues sorties me fait affirmer qu’il sera parfait pour des parcours comme Nice, Vichy ou encore le Frenchman.

*Olympique : 1,5 km de natation / 40 km de vélo / 10 km de course à pied.
**Half Ironman : 1,9 km de natation / 90 km de vélo / 21,1 km de course à pied.
***Ironman : 3,8 km de natation / 180 km de vélo / 42,195 km de course à pied.


Bilan et avis

On a aimé 😍

  • Le plaisir d’un vélo à la fois confortable et aérodynamique
  • La géométrie et le look agressif
  • La cohérence du montage (jantes / transmission)
  • Les différentes possibilités de réglages (selle, cockpit, box amovibles)
  • La qualité des composants Adris (roues, cintre, prolongateurs)
  • Le rapport qualité / prix

On aurait aimé voir mieux 🤔

  • Un freinage un peu plus prononcé, notamment à l’arrière
  • Un système d’hydratation plus étanche (beaucoup d’éclaboussures, et 230 g plus lourd qu’un bidon classique de 500 mL)
  • Des stickers mieux collés sur les roues
  • Un boîtier Di2 plus facilement accessible (obligation de démonter la nutribox pour y accéder)

Géométrie

Fiche technique du modèle testé

CadreSpeedline, Carbon Toray UHM
FourcheSpeedline, Carbon Toray UHM, Tapered
ManettesShimano Ultegra Di2, R8060, 11-s
FreinsTRP, T860/850
Dérailleur avantShimano Ultegra Di2, R8050
Dérailleur arrièreShimano Ultegra Di2, R8050, 11-s
ChaîneShimano Ultegra, R8000, 11-s
PédalierShimano Ultegra, R8000
Plateaux52 / 36
CassetteShimano Ultegra, R8000, 11-s, 11/28
Jeux de pédalierPressFit, 30to24
Roue avantNewwave Ultra 60C, clincher, Ceramic C+ bearing
Roue arrièreNewwave Ultra 80C, clincher, Ceramic C+ bearing
PneumatiquesVittoria Corsa, Fold G+, 700x25c
GuidonAdris Aeroline, TT
PotenceAdris Speedline, ICR
Tige de selleAdris Speedline
SelleF’izi:k Arione R1, regular, Carbon Braided
Ruban guidonNewwave Teamline, EVA
Poids8,6 kg
Prix5 990 €

Ce test dynamique est indépendant, non rémunéré et ne reflète que mon avis.
Route, Triathlon, Piste, MTB, Gravel… Retrouvez tous les modèles Adris sur le site de la marque https://www.adrisport-bike.com/
Média : article publié sur opentri.fr le 02/08/2019
Crédits photos : @enemesis_4 ; @cedriclesech