LA SAINTÉLYON 2019 : UNE ÉDITION FIDÈLE À SA RÉPUTATION

La SaintéLyon… un  nom mythique du trail running  pour tout coureur souhaitant se tester sur cette discipline ou rajouter une ligne de prestige à son palmarès. Positionné sur chaque premier week-end de décembre, c’est LE rendez-vous incontournable de fin d’année de la planète trail sur l’Hexagone.

Une course devenue massive et hypra populaire au fil des années. Pour preuve, près de 17 000 concurrents étaient inscrits en 2019 sur les différents formats. Parce que la SaintéLyon, relier St Étienne à Lyon, c’est la  doyenne des courses nature,  le running raid nocturne de référence.
Le genre de course que l’on fait aussi pour mettre un premier pied dans l’ultra-trail. Ou pour savoir… savoir quelles sont ses limites, ce que l’on vaut, ce que l’on ressentira en franchissant cette ligne dans la Halle Tony Garnier à Lyon. Rencontre de certains finishers et récapitulatif de cette édition dantesque. Couvrez-vous bien, frissons garantis !


La SaintéLyon… « Pour amateurs éclairés » !

Tel est le slogan des organisateurs. Car la SaintéLyon, on la court de nuit – majoritairement – à la frontale, depuis 1951… Donc si vous n’aimez pas courir de nuit ou avez la nyctophobie, passez votre chemin. En revanche, si vous cherchez une expérience de running unique en son genre, un truc qui vous remue les tripes, vous retourne le cerveau et vous transforme en curiste de balnéothérapie, la SaintéLyon est faite pour vous.

Car pluie, boue, neige… font partie intégrante d’une SaintéLyon. C’est son ADN. Au delà de la difficulté du parcours, ce sont donc des paramètres avec lesquels il vous faudra certainement composer. Pour ne pas (trop) subir la course, il faut donc être technique, relâché, mais également extrêmement attentif pour ne pas ‘‘se faire une cheville’’ et être contraint à l’abandon. Ce qui est d’autant plus épuisant à mesure que la fatigue s’accumule au gré des kilomètres. Bref, un combat de tous les instants.

Vanessa Delange, finisher 76 km, 10h04, 841e :Une nuit glaciale et cauchemardesque. A lutter contre mon envie d’abandonner… Mais encore une fois, mon mental ne m’a pas fait faux bond. Et on se sent tellement fière quand on passe cette arche mythique !

Les frissons liés à la libération d’endorphines ne seront pas non plus les seuls que vous ressentirez. Car le froid est très souvent présent à la SaintéLyon. Pieds trempés, mains gelées, hypothermie… sont autant de risques et contraintes se rajoutant à la gestion de votre course. Ce qu’a effectivement vécu Vanessa Delange pour sa 4è participation, de loin la plus dure pour elle. Car cette édition 2019 n’a pas dérogé à la règle avec un froid glacial et de fortes pluies qui ont rendu les parcours boueux, chaotiques et glissants.

5 distances, 8 formats. Tel est le menu gastronomique que les organisateurs avaient concocté pour 2019. Avec notamment la LyonSaintéLyon, la première édition de ‘‘l’aller-retour’’ sous cette forme “ultra”, limitée à 350 dossards seulement. 152 km, 4 350 m de dénivelé positif… effectivement on comprend pourquoi. D’autant plus qu’il faut remplir des conditions d’accès en ayant déjà terminé une SaintéLyon ou un trail de 60 km (indice de montagne 3).

Alexandre Boucheix, “casquette verte”, vainqueur 152 km, 16h44 (retour en 6h58) :Franchir la ligne a été une délivrance mentale. La finalité de beaucoup de travail. Et cette délivrance ne dure que quelques secondes, donc il faut en profiter.

Un départ de Lyon, de jour à 9h30, une arrivée à St Étienne à effectuer avant 22h30, et un retour sur le parcours classique de la SaintéLyon à partir de 23h30. A ce petit jeu, c’est l’ultra trailer Alexandre Boucheix qui franchit la ligne le premier. Pas mal pour un parigot de retour de blessure, depuis sa fracture de l’orteil à l’UTMB en août dernier. Son ressenti ? Certainement celui de bien des participants : « deux salles deux ambiances. Un aller au sec où le maitre mot était la gestion de l’effort, l’économie. Ensuite, un repos maîtrisé à St Étienne, et une vraie course de vitesse sur le retour, boueuse, humide et avec très peu de visibilité ».

La SaintéLyon 2019, une édition dantesque pour repousser ses limites

Car quelque soit la distance, il faut savoir gérer sa course, se connaître. Également savoir se reposer avant le départ dans la Halle Tony Garnier à Lyon ou le Parc Expo à St Étienne, qui prennent des allures de centre commercial une semaine de Black Friday… Et ne pas se griller dès le départ, pour éviter de “péter en plein vol” ou de “finir en pls”, capot ouvert…

Ainsi la course reine de 76 km, la diagonale mythique, aura encore amené son lot d’anthologie, d’épique. Ballet de frontales, humidité ambiante et solidarité entre coureurs ont bien été au rendez-vous. Ce sont des images que l’on voit souvent sur une SaintéLyon. Car au delà de la compet’, il y a cet esprit trail qui perdure et qui fait l’essence même de cette discipline.

Corentin Combes, finisher 44 km, 3h25, 4è :Un résultat inespéré, un rêve… Une course que je suis loin d’oublier. J’ai encore en tête la phrase de mon frère Gwen au départ :‟Allez cette année elle est pour toi !”

Concernant les autres épreuves, la SaintExpress semble être le format idéal avant de faire le grand saut les années suivantes : 44 km à parcourir. Une sorte de ‘‘maratrail’’, mais qui se court vite malgré les 1 000 m de dénivelé positif ! Et pour lequel il faut déjà se montrer solide, notamment pour accrocher un top 5 à l’instar de Corentin Combes avec une superbe 4e place.

Enfin, pour celles et ceux qui n’osent pas encore se jeter à fond dans l’ultra ou qui souhaitent rester sur des distances plus abordables les SaintéSprint (23 km) et Saintétic (12 km) conviendront parfaitement. Et puis rassurez-vous, même avec ces formats-là, vous aurez votre dose de froid, de boue, de nuit… le SaintéLyon spirit quoi !

Avec un succès et un engouement qui ne se dément pas, la SaintéLyon – et ses différents formats – semble donc bien partie pour rester la doyenne des courses pour de nombreuses années. Une course « à faire une fois dans sa vie ». Une course qui ne se ferait d’ailleurs pas non plus sans ses bénévoles, toujours au top, et transis dans le froid.

Oui, décidément, « courir la nuit, à la SaintéLyon, ça n’a rien à voir ».


L’essentiel

  • SaintéLyon 2019 : du 30/11 au 01/12
  • Participants : 16 950 engagés / 13 673 finishers
  • Formats :
    • LyonSaintéLyon : 152 km / 4 350 m d+
    • SaintéLyon : 76 km / 2 100 m d+ / en solo ou en relais de 2, 3, 4
    • SaintExpress : 44 km / 1 000 m d+
    • SaintéSprint : 23 km / 500 m d+
    • Saintétic : 12 km / 250 m d+

Retrouvez toutes les informations pour l’édition 2020 sur le site de l’organisation : saintelyon.com
Média : article publié sur grounds.fr le 06/12/2019
Crédits photos : @peigneeverticale / Vanessa Delange / Thibaud Cahez