Évasion

LA DENT DU CHAT

Elle domine fièrement le lac du Bourget. Culminant à 1 390 m d’altitude, la Dent du Chat est, avec le Molard Noir (1 452 m), un des principaux sommets du Mont du Chat. Un massif anticlinal savoyard, qui sépare les bassins du lac du Bourget et du lac d’Aiguebelette. Et dont le plus haut sommet est le Signal du Mont du Chat (1 505 m).

À la fois majestueuse, bienveillante, menaçante ou même cachée selon la météo et les perspectives, la Dent du Chat se détache, tel un pic ou une canine. Bien que d’apparence inaccessible, elle invite irrésistiblement à en effectuer son ascension. Sur place en avril 2019, ce fut ainsi chose faite, par le circuit le plus aisé.

Un début de rando en pente douce

La Dent du Chat comporte plusieurs voies d’accès en randonnée (notamment par le col du Chat) mais nous avions choisi la plus abordable. À savoir depuis le relais. Une fois garés sur le parking du Signal du Mont du Chat, une contemplation du lac du Bourget, du bassin chambérien et de la chaîne de montagnes Revard-Nivolet nous aura servi d’échauffement. Du moins pour les yeux !

Le début de la randonnée, par le sentier GR9A, est très agréable, car en sous-bois, entre pins et mélèzes. La première étape est donc de rejoindre le Molard Noir. Cela se fait sans grande difficulté majeure, le sentier étant assez rectiligne – bien que très rocailleux – et offrant des faux-plats descendants. Nous y avons même croisé des VVTistes comptant effectuer la descente jusqu’au col du Chat (!) L’arrivée au Molard Noir permet ensuite d’apprécier de beaux panoramas, notamment sur la Dent du Chat, qui paraît alors si proche, et si loin…

Un final “à la Cliffhanger”

Passé le Molard Noir, la randonnée prend une autre tournure. Le sentier devient plus technique, plus tortueux, et se poursuit par… une descente. Les premiers câbles ancrés dans la roche font alors leur apparition, pour faciliter la progression. Mais attention, ce n’est pas de la via ferrata, même si certains passages en sont dignes. Ici, pas de baudrier ni de longe de sécurité ! Quelques hectomètres plus tard, au pied de la Dent du Chat, lorsque la pente s’élève à nouveau, des échelles complètent les câbles pour grimper.

Pour les intrépides et les habitués, pas de soucis. En revanche, pour les moins aguerris ou les sujets au vertige, il faut avoir emmené dans son sac à dos une petite gourde de courage ou un gel de “Motivax” ! Notamment pour la descente au retour… Certains passages abruptes et étroits nécessitent une relative vigilance*. Les 3 derniers sont d’ailleurs les plus impressionnants et permettent d’accéder à une mini plate-forme avec balustrade. Un ultime câble s’offre alors pour le dernier ressaut. Impossible de renoncer si près du but !

*Panneau présent sur le sentier : « Passages avec câbles et échelles nécessitant une certaine pratique de la montagne. Accès sous votre propre responsabilité. »

Des panoramas sublimes

Comme pour l’ascension d’un col à vélo, la récompense en rando, c’est la vue au sommet. Car une fois le petit plateau sommital atteint, le spectacle est grandiose et jouissif, surtout par temps clair et dégagé. D’un coté l’avant-pays savoyard, de l’autre le lac du Bourget dans sa quasi globalité. Et puis au loin, le Mont Blanc, la Vanoise, les Bauges, la Chartreuse… En terme de “table en terrasse avec vue” pour déjeuner (ou plutôt pique-niquer) , il y a pire !

Lors d’une rando, le temps passé au sommet paraît toujours trop court. La Dent du Chat n’aura ainsi pas dérogé à la règle, car les panoramas sont vraiment sublimes ! Nous y serions bien restés des heures entières afin d’imprimer à nos rétines les moindres détails. Mais en montagne, qui dit aller, dit retour… En conclusion ? Une randonnée accessible, malgré quelques passages câblés techniques, qui offre des vues somptueuses sur la région du lac du Bourget.